Le repiquage des meules

Le meunier tailleur de pierre

Le repiquage des meules, également appelé rhabillage, nécessite une grande dextérité de la part du meunier. Cette opération a pour but de retracer les rayons et de raviver la surface de la pierre, car pour moudre efficacement une meule doit être plane mais pas lisse.

Le meunier doit d'abord soulever la meule, le plus souvent à l'aide d'un treuil ou d'une potence. L'idéal est de parvenir à la positionner à la verticale... il est en effet beaucoup plus fatiguant de repiquer en position horizontale ! 

Le meunier prépare ensuite une pâte à base d'ocre ou de noir de fumée délayé dans un peu d'eau, dont il enduit une grande règle en bois qu'il passe à la surface de la meule. Cette opération met en évidence les parties lisses comme les reliefs à éliminer. La surface de la pierre est ensuite retravaillée à l'aide de marteaux pointus. De petits éclats de métal et de pierre viennent se loger sous la peau du repiqueur. Ainsi reconnaissait-on les meuniers à leur mains, parsemées de petits points semblables à un tatouage.

Cette opération terminée, le meunier replace la meule tournante au-dessus de la dormante et procède à son équilibrage. 

Témoignage de M. Galy, fils du dernier meunier de Tredos, recueilli le 26 août 1986 par François Charras dans le cadre d’une enquête ethnographique. Archives départementales de l’Hérault, 771 W 104.