Meunier, un métier de bons sens
Le meunier doit faire appel à ses sens pour faire tourner son moulin, à la fois pour produire une farine de qualité mais aussi pour assurer sa propre sécurité et l’intégrité des mécanismes : la vue est indispensable pour l’ensemble des réglages, le toucher permet d’apprécier la finesse de la mouture ou le mordant de la meule, l’odorat prévient lorsque la farine chauffe.
Mais le sens le plus sollicité est probablement l’ouïe. Le meunier travaille dans un vacarme permanent, entouré des sons produits par l’eau frappant les pales de la roue, le grain s’échappant de la trémie*, le roulement de la meule, le sassement du blutoir sans oublier le célèbre tic-tac du babillard*, évoqué dans de nombreuses chansons populaires. Un bon meunier est capable, rien qu’à l’oreille, de savoir s’il faut rajouter du grain dans la trémie*, si le moulin tourne à la bonne vitesse ou si les mécanismes fonctionnent correctement.
*Trémie : grand réservoir en forme de pyramide renversée dans lequel on verse les grains.
*Babillard : pièce en bois tourné, fixé au centre de la meule tournante, qui vient percuter de manière régulière l’auget (tuyau d’écoulement du grain situé sous l’orifice de la trémie) afin de faire tomber le grain entre les meules. Le bruit saccadé et constant qu’il produit lui a donné son nom de « babillard », qui évoque une personne bavardant (ou babillant) sans cesse.